Se libérer de la procrastination

Comprendre les mécanismes de la procrastination pour s’en libérer

On a tous déjà reporté une tâche importante en se disant “je le ferai demain”, pour finalement se retrouver dans un tourbillon de culpabilité et de stress. C’est ce qu’on appelle la procrastination. Mais loin d’être juste “de la flemme”, ce comportement a des racines profondes dans notre cerveau et notre rapport aux émotions.

Qu’est-ce que la procrastination ?

La procrastination, c’est le fait de repousser volontairement une action, même si on sait qu’elle est importante et qu’on risque de le regretter. C’est un décalage entre l’intention et l’action.

Ce n’est pas un problème de gestion du temps, c’est un problème de gestion des émotions.

Ce qu’on évite vraiment, ce n’est pas la tâche en elle-même, mais l’inconfort qu’elle provoque : peur d’échouer, peur de mal faire, surcharge mentale, perfectionnisme, ennui, manque de sens… Le cerveau cherche à nous protéger de cette émotion désagréable en détournant notre attention vers une activité plus “réconfortante” à court terme.

Comment le cerveau fonctionne quand on procrastine ?

La procrastination est un conflit intérieur entre deux parties de notre cerveau :

  1. Le système limbique : c’est la partie « émotionnelle » du cerveau, ancienne sur le plan de l’évolution. Il est chargé de notre survie immédiate, de la recherche de plaisir et de l’évitement de la douleur. Quand une tâche nous semble ennuyeuse, stressante, compliquée ou qu’elle génère de l’anxiété (peur de l’échec, du jugement, surcharge mentale…), c’est le système limbique qui s’active pour nous pousser à fuir cette émotion désagréable. C’est lui qui dit : « Et si on regardait une vidéo juste avant ? »

  2. Le cortex préfrontal : c’est la partie « rationnelle » du cerveau, plus récente. Il gère les fonctions exécutives : planification, prise de décision, autorégulation, attention. C’est lui qui veut que tu termines cette tâche pour atteindre un objectif futur. Mais il est plus lent et plus fatiguable que le système limbique.

Résultat : quand une tâche génère trop d’émotions négatives, c’est le système limbique qui prend le dessus. Le cerveau choisit l’évitement immédiat pour soulager l’inconfort. Et il te récompense avec un petit shot de dopamine (hormone du plaisir) quand tu choisis une distraction plus agréable (scroll, série, ménage, dormir, parfois même regarder le mur, etc.).

Sauf que ce soulagement est temporaire, et le stress revient plus fort ensuite. Plus on répète ce cycle, plus on renforce les circuits de l’évitement dans le cerveau. La procrastination devient alors une habitude, un automatisme neurologique.

🧬 Bonne nouvelle : le cerveau est plastique

Grâce à la neuroplasticité, il est tout à fait possible de reprogrammer ces circuits, en travaillant progressivement sur :

  • La régulation émotionnelle (gérer l’anxiété, la pression…)

  • Le renforcement du cortex préfrontal (via la méditation, les routines, les micro-actions)

  • L’exposition progressive à l’inconfort, pour désensibiliser le cerveau

(Un tas de petites techniques qu’on apprend d’ailleurs à mettre en place en TCC … Oui, je fais ma pub).

Sortir de la procrastination

Donc en gros, procrastiner n’est pas une preuve de faiblesse, mais plutôt un signe que ton cerveau cherche à te protéger d’une émotion désagréable. Pour reprendre la main, il faut que tu apprennes à mieux dialoguer avec lui. Voici quelques étapes que tu peux mettre en place dans ton quotidien pour aller dans ce sens et éviter le piège de la procrastination :

Comme expliqué plus haut, procrastiner, ce n’est pas un défaut de caractère, c’est un mécanisme de protection face à une émotion inconfortable. Mais tu peux le transformer en reprogrammant progressivement ton rapport à l’action, avec bienveillance, patience, et des outils concrets.

Prends soin de toi 💚

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